Toute personne ayant retourné un problème dans sa tête comme un rubik's cube entre ses doigts fébriles, peut imaginer facilement l'enthousiasme qui s'associe au déchirement du voile opaque de l'incompréhension, lorsqu'une solution nous apparaît enfin clairement après s'être longtemps refusée.
Voilà donc ce qu'est "Eureka" : un contexte de recherche, peut être bien orienté vers les sciences (puisque c'était le cas d'Archimède), mais qui comporte surtout une solution (et une bonne) qui serait trouvée ! Chacun sait que lorsqu'on se définit comme un chercheur, cela ne signifie pas la même chose que d'être un "trouveur". Et c'est là l'une des subtilités non négligeables de ce qu'il y a derrière un "eurêka" : il couronne d'un mouvement joyeux une enquête plus ou moins longue.
Eurêka est associé de fait à des émotions habituellement positives : la satisfaction, la réussite, la joie. On imagine mal, sans circonstances très particulières à se faire préciser, quelqu'un s'écrier "j'ai trouvé" d'un air lugubre...
Astronomie, le premier troyen de Mars
Le petit astéroïde Eureka (n°5261) n'est déjà pas n'importe qui dans la grande famille des gravats sidéraux. Découvert le 20 juin 1990 à l'observatoire Palomar (en Californie) par David Levy, grand découvreur de comètes et d'astéroïdes (41 à son actif) .
Eurêka est également le tout premier astéroïde troyen de Mars.
Au cours de notes précédentes, on a pu évoquer ici où là les "troyens de Jupiter". Ces astéroïdes très particuliers sont associés on ne peut plus étroitement à l'orbite spécifique d'une planète. Les premiers que l'on ait découverts coorbitaient avec Jupiter, et les noms de héros de l'Illiade leur ont été donnés, tout particulièrement ceux de la ville de Troie (d'où l'appellation de "troyens").
Ultérieurement, on a découvert que Jupiter n'était pas seul à coorbiter avec certains astéroïdes de façon spécifique et stable, mais que c'était le cas également pour Neptune, et pour Mars. Un article scientifique de l'an dernier mentionnait la découverte de l'un des premiers "troyens de la Terre". Ce sujet particulier est un assez grand classique de la littérature SF a longtemps rêvé la présence d'un corps au point L3 appelé anti-Terre.
Ci-contre, deux schémas extraits de Wikipedia, pour illustrer le positionnement des points de stabilité de l'orbite d'une planète où l'on peut trouver des astéroïdes troyens.
L'astéroïde Eurêka est localisé dans les parages du point de Lagrange "L5" en ce qui concerne la planète Mars. De façon imagée, il fait partie du peloton d'arrière-garde. Concrètement pour l'astrologie, cela signifie qu'il se trouvera toujours quelques signes en arrière de la planète Mars qu'il "suit" à distance, et ce avec une grande stabilité dans le temps (le phénomène est propre aux points L4 et L5 qui démontrent leur stabilité même sur de longues échelles de temps).
(Voir une petite simulation animée de tous les troyens de Mars)
Eurêka n'est cependant pas exactement sur la même orbite que Mars. Les illustrations suivantes témoignent d'une part combien l'orbite semble coïncider parfaitement avec celle de Mars en vue azimutale (du dessus), mais aussi de l'inclinaison assez forte qu'il a sur l'écliptique (20°).
Dans l'espace en trois dimensions, Eurêka peut donc se retrouver au-dessus ou en-dessous de l'écliptique, comme le jour où j'ai pris cette capture sur le site de la Nasa.
Eurêka fait le tour du Soleil en un peu moins de 2 ans (1.88 ans) et ses dimensions sont estimées autour de 3 km. Autant dire, une virgule fulgurante.
Carte de découverte
De façon classique dans l'étude des thèmes de découverte des astéroïdes où l'heure n'est pas connue, le thème est nocturne (pour pouvoir supposer l'observation) et l'astéroïde positionné autour du MC.
Cette carte de la toute fin des Gémeaux, présente sans ambiguïté un ascendant Verseau que j'ai fixé à dessein sur le 13e degré en me laissant guider par le symbole sabian qui lui est associé : "Un baromètre" (instrument de mesure de la pression - voir la poussée d'Archimède impliquant cependant l'eau) qui possède une interprétation fascinante ici "l'aptitude à découvrir des données essentielles de la nature permettant de planifier à l'avance", "partir à la recherche des causes"...
Cette carte est fascinante car elle présente la particularité d'être relativement "archétypique" ! Notez bien que Mars, Vénus, Mercure, Pluton et Saturne sont en domicile !!!... Jupiter également pilier d'une puissante configuration tendue de carré en T (avec Mars et Neptune) se trouve pour sa part exalté en Cancer. Je ne peux pas donner la fréquence du phénomène qui paraît assez exceptionnel.
Eurêka en Sagittaire, parle assez spontanément de l'enthousiasme et des connaissances.
Je souligne dans ce thème de découverte l'intéressante figure de Yod qui valorise, à la fois un Pluton d'enquête, d’approfondissement et de dépassement des apparences, un Mars parfaitement printanier qu'on peut formidablement associer à un grand élan ou une grande poussée, et le Mercure de l'intellect à son meilleur. Ce yod appelé aussi "doigt de dieu" pointe une recherche (Pluton) mentale (Mercure) active (Mars) que l'on peut supposer "parfaite" (ou "divine") et apportant un sentiment de "réussite" au regard d'un positionnement aussi inhabituel.
Circonstances de l'étude
Les facteurs me poussant à investiguer Eurêka (ou encore l'astéroïde Sherlock) sont purement personnels et liés à mon expérience. Il apporte une réponse à un problème que me pose mon Mercure en tant que seul marqueur de l'intelligence. Peu et mal aspecté, rétrograde, Mercure ne laisse pas présager à priori de ma capacité à trouver les causes pouvant expliquer des dysfonctionnements logiciels. Je n'ai pas toujours besoin de bien connaître le logiciel ou la plateforme, un peu suffit.
Toute personne au fait de l'astrologie classique pourrait avancer des arguments qui se devraient d'être particulièrement pointus, et qui mettraient vraisemblablement l'accent sur une bonne faculté de mémorisation (en dépit d'un aspect tendu et pas toujours pris en compte comme le quinconce). La concrétude d'un signe tel que le Taureau habituellement peu à l'aise dans l'abstraction et l'absence de contact avec un Saturne des sciences (antique) ou un Uranus de l'informatique (moderne), est forcément un peu déroutante.
Et a fait naître le désir de vérifier la présence d'autres facteurs astéroïdaux pour éventuellement éclairer une capacité dont le créneau est très étroit.
On remarquera donc :
- le placement d'un Eureka aérien en VI proche d'Uranus rendant clair à la fois le côté pratique et sans grande reconnaissance (exécuté dans la discrétion comme un service rendu à collègues dans le besoin),
- la bonne communication qu'il entretient avec un Sherlock en Verseau (capacité d'investigation dans un domaine relevant du...),
- l'intrication des palladiens avec Uranus dans mon thème (Pallas et Minerve en aspect fort d'Uranus) qui font toujours de bons usual suspects lorsqu'il s'agit de traquer les compétences et talents pratico-intellectuels.
L'objectif de l'étude sera éventuellement de retrouver si les astéros limiers sont opérationnels sur le domaine attendu montré par le signe ou dans le secteur attendu montré par la maison.
Est-ce qu'un Eurêka en V permet de le mobiliser dans la pratique d'un loisirs ? (exemple de ma banque personnelle : Sherlock et Eureka (Scorpion/Sagittaire en V pour la généalogie)
Est-ce qu'un Eurêka en I (Scorpion) permet d'être identifié comme un fouilleur trouveur compulsif de solutions en bon aspect des Noeuds placés en maison de connaissances ?
S'il est un domaine ou vous trouvez quelque chose, même systématiquement, il peut être bon de jeter un oeil sur Eureka.
>> Ephémérides d'Eurêka chez True Node
>> Bulletin n°70 à télécharger : diagnostics et détectives, qui cherche trouve
Hello
RépondreSupprimerSuper ce billet sur Eurêka (le correcteur orthographique vient d'attirer mon attention sur l'accent circonflexe qui, à défaut de pointer le 'i', rend bien l'idée qu'on épingle enfin).
Cool cette présentation limpide d'un nouveau marqueur de la gamberge gagnante. (mon Eurêka perso est logé début Poissons, sur la pointe de VII)..
Et c'est vrai que les dignités en cascade sur son thème de découverte font honneur au mythe comme au haut fait scientifique.
La conjonction Uranus Neptune, en Capricorne et Maison XII, rend aussi très bien l'inspiration qui aboutit jusqu'au concret, spécialement avec Jupiter en face et Mars dignifié, au pivot...
*
Planchant actuellement sur la Moustache..., avec l'amas Capricorne (comprenant Uranus Neptune & Saturne), Mars Bélier et Pluton Scorpion, j'aurais tendance à confirmer la pilosité légendaire d'Archimède Loll
Encore Bravo pour ce billet
Merci Tsili,
RépondreSupprimerC'est un tout petit billet ! Il est loin d'être aussi dru et foisonnant que ton com sur la moustache... Plutôt orienté sur le phénomène du "troyen" de Mars que sur la spécificité d'Eurêka.
L'accent circonflexe est présent lorsqu'on écrit le mot en grec dans notre alphabet. Les anglophones évacuant tous les accents, il ne figure pas dans le nom de l'astéroïde mais je n'hésite pas à le remettre pour les raisons que tu as très bien devinées.
J'aime l'idée de garder les choses très simples pour un astéroïde aussi petit. Astéroïde de ceux qui trouvent, il serait intéressant de savoir si son placement peut avoir un intérêt en astrologie horaire lorsqu'on recherche quelque chose de perdu ! Malheureusement je ne connais rien à cette technique de lecture ultra réglée et précise.
J'ai très peu d'exemples qui parleraient à tous, mais si quelqu'un a des idées de personnage... Si Géo Trouvetout existe peut être...
Anna
RépondreSupprimerPart de Fortune et Eurêka : aucun rapport !
Me voilà "sur" Eurêka, après une errance bizarre et chaloupée.
Je partais d’une volonté de mieux cerner : Vulcain et Proserpine, que je souhaitais appréhender principalement via leurs glyphes (failli écrire « griffes »).
Ai donc lancé ma bouteille au milieu du groupe « Astéroïdes-Etoiles fixes » de face-de-bouc. Où vous fûtes d’ailleurs la première à réagir.
Puis Tsilikat proposa ses « 4VB’s » et quelques glyphes supplémentaires.
Ces glyphes me laissent muette, ou ils sont muets, pour moi.
Me suis donc trouvée propulsée dans un « jeu des 4 coins » avec les 4 VB’s proposés par Tsilikat.
Autour (ou au milieu) desquels j’ai tourné et retourné tous les matériaux qui se présentaient à mon imaginaire tout à coup survolté (ce que la présence de Glyphes m’interdirait).
Puis, me voilà (magnétiquement) attirée par un article sur la Part de Fortune (sur CosmiCaravan), qui fait écho à ce que j’en connais (effet de résonnance). Puis au bout de quelques échanges autour des Vulcains puis de Fortuna, Tsilikat m’indique les avancées récentes (Midas) citant notamment le Gravier Cosmique. Où je reviens donc faire crisser les graviers : pour obtenir audience auprès de Midas !
Mais me retrouve nez à nez avec Eurêka. Qu’après vérification je trouve sur le degré exact de ma Part de Fortune.
Peste soit de cette Fortune qui se présente toujours comme une évidence déjà vécue : « bon dieu mais c’est bien sûr ! » Et alors… semble-t-elle me narguer !
« Pourquoi n’a-t-on pas la mémoire du futur ? » interpellait je ne sais plus qui.
« Pourquoi a-t-on la mémoire d’un futur » qui n’aura pas lieu ... ?! Puisqu’il a déjà eu lieu !
Les p’tits cailloux du Poucet :
1)Vulcain/Proserpine 2)Part de Fortune 3)Midas 4) Eurêka….
Mais ma « case vide » reste vide.
Marie Septembre
EUREKA...
RépondreSupprimerQUE LA LUMIERE FUT!
et la lumière... FUIT
Clin d'Oeil (de Marie Septembre)
Effectivement, Part de Fortune et Eurêka, aucun rapport, sauf pour vous s'ils sont conjoints...
RépondreSupprimerPeut-être aspirez vous à trouver votre part de fortune, votre part de galette, votre part du gâteau.
Mais qu'est-ce que la fortune à une époque où tout le monde conspue ces salauds de riches... :-/ Une valeur du passé ? Comment sauriez vous trouver la fortune, si elle n'a plus qu'à se cacher (en Suisse ou ailleurs ?).
Hephaïstos est le forgeron divin. Il travaille le métal - précieux ou pas. Il le triture, il lui file des coups, le chauffe et le recuit, le trempe après l'avoir chauffé à blanc... l'amour vache. Bing ! Re-bing ! Tiens prends ça ! Pshhhhhh !!!
Midas voulait être la source de sa propre richesse, produire son or, sans dépendre du commerce, sans dépendre de la générosité de la Terre. A la base, chercher en soi la source de sa propre richesse me semble plutôt une bonne idée. Mais peut être que l'humanité du temps de Midas n'était pas tout à fait prête pour ça.
L'or est associé au Soleil et au Lion (la Lune à l'argent... et les autres planètes à différents métaux ou alliages). Si Midas a trouvé la mort (Scorpion) avec du sang de Taureau, pour avoir voulu être une source d'or à lui tout seul (Lion), n'est-ce pas parce que compte des 4 piliers centraux de la roue n'y était pas ? Une simple idée en l'air.
Marie, les astéroïdes vous font tourner la tête et leur manège ne vous éclairera pas tant que vous n'aurez pas trouvé en vous et non grâce à eux ce que vous cherchez.
Quel est le dénominateur commun de ces coups de tête ou coup d'emballement soudains pour Vulcain, pour Proserpine, pour des glyphes, pour ceci ou cela. Vous semblez persuadée que vous reconnaîtrez ce que vous cherchez quand vous le verrez...
Mais comment sauriez vous trouver sans savoir ce que vous cherchez ? Virevoltant pleine d'espoir au vent de tous les lumignons qui vous croisent : est-ce toi ? est-ce toi ? est-ce toi ? qui va me sauver ? qui va me révéler ce que j'attends ?
Ce manège est en train de vous avoir, vous finirez chèvre au Capricorne !
La lumière sombre, le vide et le manque existent en astrologie, la torche noire radicale qui illumine les quêtes intérieures en mal de dévoilement. Et elle n'a rien à voir avec tout ce qui brille, avec des succès, des fortunes, avec des reconnaissances, avec des amours, ni avec tout l'arsenal léonin qui nous remplit d'aise et d'énergie.
Votre case vide reste vide ?
Le vide semble plus difficile à creuser que le plein ! Cherchez des réponses auprès de la maîtresse du vide, la plénitude pourrait être à ce prix. :-D
Anna
RépondreSupprimerUn peu normal que je "finisse chèvre au Capricorne". Puisque tel est mon Ascendant. Si je ne finissais pas chèvre, je me... raterais.
Et ne voilà-t-il pas que je trouve Midas ("mort en Scorpion avec du sang de Taureau")... à 24°04' rétrogade en Taureau (en 4).
Je ne cherche pas la fortune ni "ma part de gâteau". La seule fortune qui un jour me sourit fut d'Energie. De trouver en soi l'Energie et la volonté de Vivre, mais bien évidemment qu'elle fut utilisée pour vivre... dehors.
Un jour je me "sauvai" moi-même (je ne cherche pas de sauveur) comme on se sauve d'un grand danger mais aussi comme une fuite : oui, parfois "courage fuyons..." ce qui nous enterre, ce qui nous démunit ou nous amoindrit. Puis un jour, je me retrouvai... vide d'Energie.
Et me retrouvai plus démunie qu'avant "démunition" (hi).
"Le vide semble plus difficile à creuser que le plein"
Une si grande vérité... toute simple. Et la plénitude... du vide, une promesse, presque sans effort. Tiens... bon dieu mais c'est bien sûr (Euréka?) ce vide qui a toujours été : "la maitresse du vide" n'est-ce pas la lune noire (Lilith) ? Ou en voyez-vous une autre ?!
La "case vide" était simplement "vide", et la voila redoublée, agrandie d'un vide... plein (?!)
Mais la case vide c'était bien sûr un clin d'oeil pour l'expression qui dit d'un fou : il a une case vide.
Etre fou est aussi parfois la seule manière de ne pas perdre l'esprit.
Si je me trompe, pour la maitresse du vide (lune noire) merci de quand même me l'indiquer.
Voilà, c'est un peu l'expression du vide, tout ça au fond.
Marie Septembre
Eurêka = "une virgule fulgurante".
C'est souvent ce que je préfère dans un texte : la virgule.
PS : y a-t-il moyen de s'inscrire sans être obligé de jouer les "Anonymous" à chaque pas sur le Gravier...?
Note de la part de Richard Doyle : En plus de 5049 Sherlock, il y a également les astéroïdes 5050 Doctorwatson, 7016 Conandoyle et 5477 Holmes.
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