Histoire des premiers astéroïdes

Au commencement étaient les déesses

Comment débute l'histoire de la découverte des astéroïdes ? Ils avaient beau être là, tranquilles, dans notre système solaire, l'on n'en a pas eu conscience tout de suite...


Le premier, ou devrait-on dire, la première, a été découverte à l'aube du 19e siècle (le 1er janvier 1801) par Giuseppe Piazzi à Palerme en Sicile. On le baptise Cérès du nom de la divinité romaine des moissons.

Plus d'un an s'écoule avant qu'on en découvre un second (le 28 mars 1802) à Bremen en Allemagne. Cette fois il est baptisé Pallas, en l'honneur de Pallas Athéna, la déesse grecque de la stratégie et des arts et techniques.

Plus de deux ans et demi se passent...  Et puis toujours en Allemagne à Lilienthal, le 1er septembre 1804, c'est au tour d'un troisième d'être révélé : il s'agit de Junon.

Persévérant dans cette voie, Olbers qui avait déjà trouvé Pallas, réédite son exploit cinq ans plus tard presque jour pour jour puisque le 29 mars 1807, il annonce Vesta. Comme nous le verrons sûrement en astronomie, Vesta présente la caractéristique d'être le plus gros des astéroïdes de la Ceinture Principale.

Et dans l'histoire de la découverte des astéroïdes, ce quattuor est resté longtemps, très longtemps solitaire... 38 ans ! En effet la nouvelle vague de découverte ne commence qu'à la fin de 1845, le 8 décembre, avec la découverte de Astrée par Hencke.

Il faut patienter encore jusqu'au 1er juillet 1847 avec Hébé, pour que le flot des découvertes se maintienne constant, avec au minimum une découverte par an, sinon plusieurs et tous les ans.

Le premier astéroïde à porter le nom d'une (jeune) divinité masculine est... Eros ! C'est le 433e. Il a été découvert le 13 août 1898 à Berlin (par Witt). Longtemps après lui l'espace intermédiaire entre Mars et Jupiter verra encore ses rangs grossis par des légions de déesses !

(à suivre)